Akira Miyawaki et la méthode
Akira Miayawaki, né en 1928, est un botaniste japonais expert en écologie rétrospective appliquée à la restauration des forêts natives. Il a ainsi mis en place la méthode connue comme the potted seeding method. Depuis, il a planté plus de 40 millions d’arbres dans le monde.
Le professeur Miyawaki a observé qu’au Japon, les arbres qui poussaient traditionnellement autours des temples, tombeaux et cimetières au Japon constituaient souvent des forêts modestes mais anciennes, avec un rôle important dans la régulation des aléas climatiques, car elles sont composées d’espèces originaires du site et forment un écosystème stable. Par opposition, il a également fait le constat que la plupart des bois et des forêts créés selon les principes de la sylviculture ne sont pas les plus résilients et les plus efficaces pour faire face au changement climatique.
Le professeur Miyawaki s’est appuyé sur le concept de végétation naturelle potentielle pour planter et restaurer des forêts plus naturelles, plus résistantes et plus protectrices pour les hommes, puisqu’elles sont plus adaptées à leur milieu. En effet, la végétation naturelle potentielle (on parle de Potential Natural Vegetation dans la littérature scientifique anglo-saxonne, ou plus communément PNV) est la végétation qui pousserait dans un lieu si ce dernier n’était pas soumis à des perturbations d’origine humaine : il s’agit donc des espèces qui s’installeraient spontanément, a priori, si la nature n’était pas perturbée dans un lieu pendant de nombreuses années, voire décennies.
Fort de ces constats et de ses connaissances profondes en la matière, le professeur Miyawaki a développé, testé et amélioré une méthode d’ingénierie écologique, qualifiée désormais de “méthode Miyawaki”, capable de restaurer des forêts natives à partir des jeunes plants (30 cm) même sur des sols dégradés ou déforestés.
Premier voyage de l’équipe au Japon, à la rencontre de planteurs de l’équipe du professeur Miyawaki
La méthode Miyawaki en quelques mots
Ce qu’on désigne communément sous le terme « méthode Miyawaki » regroupe en fait une série de mesures qui favorisent l’émergence d’une communauté végétale locale, adaptée au terrain où elle est plantée. Cette méthode est très souple et peut être appliquée dans des milieux très divers, comme des bords de routes pour absorber le bruit et la pollution, des rives délaissées pour contenir les inondations, des terrains en pente pour prévenir les glissements de terrain, ou n’importe quel milieu urbain pour former des îlots de fraîcheur. Chaque plantation, qu’elle soit en zone rurale ou urbaine, permet de développer les corridors écologiques pour la biodiversité.
Les principales caractéristiques de la méthode sont les suivantes :
- une attention particulière au sol, qui doit être suffisamment riche et meuble pour que les jeunes racines s’y implantent bien. Si le sol est dégradé, on l’amendera avec des matières naturelles et simples à trouver (compost, écorces ou mulch de débris végétaux, éventuellement fumier), pour le rendre plus propice à la plantation ;
- une plantation dense d’arbres, à 3 arbres au m² sous nos latitudes, pour favoriser la communication racinaire, limiter la croissance d’herbes adventices et créer une situation de compétition vertueuse pour la lumière ;
- une sélection d’espèces d’arbres et d’arbustes adaptées au lieu, c’est-à-dire faisant partie de la végétation potentielle naturelle du lieu.